vendredi 22 juin 2012

Le racisme rend-il aveugle ?

Marlon Baker mène une vie tranquille à Bayview, une toute petite ville de l’Idaho,  au nord-ouest des Etats-Unis. Marlon approche de la cinquantaine, il est grand, plutôt costaud et… il est noir.

Il est en train de boire un café dans un saloon, au milieu d’autres gens, aussi tranquilles que lui lorsqu’entre un jeune homme. Crâne rasé, muscles saillants, des tatouages nazis sur les biceps.
Délibérément, le nouveau venu s’approche de Marlon :
-         Les noirs n’ont rien à faire à Bayview, lance le skinhead d’une voix forte

Marlon ayant jugé d’un rapide coup d’œil à qui il avait à faire, décide de l’ignorer. Les autres clients du saloon ne disent rien, mais ils restent sur leurs gardes, prêts à agir pour les plus courageux ou à sortir à la moindre alerte pour les autres.
Comme dans les westerns ou les comédies d’action, le gérant du saloon commence à ranger ses bouteilles et ses verres.

Le trouble-fête s’appelle Darren Abbey, il a 28 ans. Il se dit qu’il lui sera facile d’affronter un homme plus âgé que lui, certainement moins rapide et plus rouillé. Pour lui, un homme de 50 ans, c’est un vieux !
Darren Abbey prononce des phrases encensant la suprématie blanche, il clame sa nostalgie du temps de la ségrégation.  Il s’adresse directement à Marlon Baker tout en prenant les autres clients à témoins. Personne ne bouge. Même pas Marlon Baker qui reste impassible et sirote son café, un vrai Clint Eastwood noir !

Au bout d’une dizaine de minutes, voyant que Abbey ne se calme pas, le quinquagénaire décide de sortir du café tranquillement. Il ne jette pas un seul regard à son agresseur, ce qui énerve encore plus ce dernier.
Marlon Baker s’éloigne à pas mesurés mais Darren Abbey le suit et il continue à le provoquer. Il le traite de lâche, il lui dit qu’il est vraiment d’une race inférieure, enfin toutes les amabilités que peut inventer un raciste primaire.

La patience de Marlon Baker est épuisée. Il se retourne, fait face à Darren Abbey et lance son poing tout droit. Avant d’avoir compris ce qui lui arrivait, Darren Abbey se retrouve allongé sur le pavé, dans les pommes !
Lorsque la police arrive, Darren Abbey, toujours inconscient, est d’abord emmené à l’hôpital pour soigner son nez cassé puis il est arrêté pour acte raciste.

On ne sait pas si Abbey était simplement bête ou complétement aveuglé par sa haine. Depuis le début de cette scène, Abbey avait devant lui le dos de Marlon Baker. Sur le t-shirt de ce dernier, il était écrit « Spokane boxing club champion ». Darren Abbey aurait tout de même dû se méfier.
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Ceci est un texte qui a été écrit pour être lu à la radio, d'après un fait divers réel. La chanson que j'avais choisie pour illustrer cette histoire était :

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